Photo des parcours S’engager dans la transition écologique et Être chrétien aujourd’hui prise lors du Week-end Green Break #2
A travers quelques questions-réponses des quatre jeunes animateurs du parcours Être chrétien aujourd’hui de Magis Paris, Anne, Sébastien, Valentine et Adrien, découvrez l’édition 2019-2020 de cette entreprise collective !
Qu’est-ce que le parcours Être chrétien aujourd’hui de la Maison Magis ?
Adrien – La Maison Magis (du latin “plus”, “davantage”), un lieu ouvert il y a deux ans à Paris par les jésuites pour “accompagner les jeunes adultes dans leur vie spirituelle, professionnelle et sociale à l’école de Saint Ignace”, nous a offert la possibilité d’inventer un cycle de soirées hebdomadaires de formation et de partage pour les 18-30 ans autour de questions qui nous tenaient à coeur et que nous avions identifiées l’été dernier comme importantes pour nous et pour les jeunes de notre génération. Parmi elles, “Que signifie concrètement être et vivre en chrétien aujourd’hui ?” apparaissait comme un bon fil rouge pour l’année.
Sébastien – Le thème de ce parcours rejoint une invitation, sans cesse renouvelée à la MT (la “Messe qui prend son Temps” à Saint Ignace) de rendre actuelle la Parole de Dieu : comment un texte ou une parole résonnent-t-ils dans ma vie quotidienne ? Et à quel geste, à quelle action concrète m’appellent-t-ils ?
Concrètement, à quoi ressemblent ces soirées de formation et partage ?
Anne – Nous commençons à 20h avec environ trois quarts d’heure qui se partagent entre un topo par un intervenant extérieur et, si le thème s’y prête mais c’est souvent le cas, le témoignage d’un jeune pro qui a vécu une expérience en lien avec le thème de la soirée. Nous prenons ensuite un court temps de questions avant de nous répartir vers 21h par tablées de 5-6 jeunes pour échanger sur le thème, pistes de réflexion à l’appui, tout en savourant un bon dîner préparé en amont de la soirée par une petite équipe. Après le repas nous pouvons reprendre un temps de partage ou de dernières questions tous ensemble. Nous concluons par un temps de prière, dont la forme varie d’une semaine à l’autre, et tâchons de finir à 22h.
Valentine – Dans nos semaines bien remplies d’étudiants ou jeunes pro, ces soirées hebdomadaires rythment l’année, et le format combine enseignement, témoignages, échanges en petits groupes, convivialité et prière. Le parcours est sans engagement, ce qui permet d’accueillir chaque semaine de nouvelles têtes, en plus d’un noyau fidèle qui s’est constitué au fur et à mesure de l’année. En moyenne, entre 20 et 30 jeunes de 20 à 30 ans étaient présents, avec des pics plus importants pour certaines conférences. Nous estimons à une centaine le nombre de jeunes ayant participé à au moins une soirée.
Quels ont été les thèmes abordés cette année ?
Anne – Les séances de l’année étaient regroupées en quatre séquences. A l’automne nous avons d’abord étudié la doctrine sociale de l’Église sous l’angle de huit principes d’action fondamentaux : dignité, subsidiarité, bien commun, justice, etc.. La séquence de janvier était consacrée à la liturgie et la dévotion : sens de la messe, les différentes traditions chrétiennes, les lieux liturgiques et la piété populaire. Puis nous avons participé au cycle d’initiation à la théologie au Centre Sèvres sur le thème “Le sens du Credo aujourd’hui”. Le symbole de Nicée-Constantinople a été expliqué séquentiellement en sept parties pour mieux comprendre les points fondamentaux de la foi chrétienne. A l’issue de chaque conférence, nous nous retrouvions entre jeunes pour poursuivre et approfondir l’échange avec l’intervenant autour d’un gâteau et d’une tisane ! Enfin pour le mois de mai les participants étaient invités à une rencontre plus personnelle avec le Christ à travers une autre proposition de la maison : les Exercices spirituels de Saint Ignace dans la Vie Ordinaire.
Adrien – Nous avons également improvisé pendant le confinement une séquence sur l’exhortation apostolique Querida Amazonia (“Chère Amazonie”), lettre du pape François suite au synode sur l’Amazonie à l’automne dernier. Nous lisions un chapitre chez nous et partagions par visioconférence pendant une heure chaque semaine. La lettre s’y prêtait bien car courte et organisée en quatre “rêves” : un rêve social, culturel, écologique et ecclésial. Par ailleurs, un week-end a été organisé en commun avec le parcours écologie en février à Méry-sur-Oise dans un lieu appartenant à l’association ATD-Quart-Monde sur le thème “Ecouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres” (Laudato Si’). On peut dire que l’année a été très riche et variée avec de nombreux partenariats : MCC, JRS, Pierres Vivantes, ATD Quart Monde, Centre Sèvres…
Quels ont été les moments marquants de cette année pour vous ?
Sébastien – Les séances sur la doctrine sociale de l’Église m’ont beaucoup intéressé. Étant profondément attaché dans ma vie de chrétien à l’engagement social et écologique, je me suis réjoui de voir comment l’Église et les chrétiens avaient contribué et contribuent encore aujourd’hui à la promotion de “la justice sociale”. La lecture et les partages autour de “Querida Amazonia” furent aussi une belle découverte, une invitation à enrichir mon rapport à l’écologie en associant à l’angle technique de mon travail les joies de l’émerveillement et de la contemplation de la nature.
Adrien– J’ai été particulièrement marqué par l’intérêt que beaucoup de jeunes portaient pour ces questions, qui ne sont pas toujours évidentes, parfois considérées comme trop théologiques ou intellectuelles, et surtout par leur détermination à les rendre concrètes dans leur quotidien ou vie de foi. Même si on pouvait venir ponctuellement pour une conférence, il y avait un lien et une progression dans les soirées du parcours. Ça s’est ressenti à l’automne, je trouve, avec la naissance d’un groupe et le sentiment que nous cheminions collectivement. Ça m’a beaucoup porté.
Valentine – La structuration du parcours a été chamboulée par la période du confinement, et la séquence “surprise” autour de l’exhortation apostolique “Querida Amazonia”, organisée avec quatre séances via Zoom sur les quatre rêves du Pape François, suivies d’une rencontre avec le Père François Glory, missionnaire au Brésil, m’a beaucoup touchée. Nous étions une vingtaine à garder ainsi le lien, même à distance, et à nous nourrir ensemble de ce texte du Pape, qui résonne beaucoup dans nos vies de chrétiens, et aussi dans cette période de confinement.
Anne – La séquence sur la pensée sociale de l’Église m’a beaucoup marquée. Je savais peu de choses de l’implication de l’Église sur des thèmes très concrets de société comme la solidarité, la participation, la destination universelle des biens. J’ai par la même occasion eu un bref aperçu des encycliques du XXème siècle et j’ai envie de creuser ! Cette séquence, doublée du week-end chez ATD Quart-Monde qui a été un temps fort de l’année, me fait beaucoup réfléchir sur mon engagement auprès des plus pauvres, mais aussi sur le sens de mon travail et ma façon d’être en relation avec ceux qui sont proches ou moins proches de moi.
Qu’est-ce qui vous a touché dans les enseignements ou échanges cette année et que vous auriez envie de partager ?
Valentine – La soirée de la séquence sur la doctrine sociale de l’Eglise sur le thème de la participation m’a beaucoup marquée. Sounounou et Mamadou, deux jeunes de JRS, y ont témoigné de leur parcours, et de l’importance vitale de cette participation aux questions politiques ou sociales de leurs pays d’origine. La participation, très liée au concept de subsidiarité, est pour moi à l’image de la Maison Magis : nous, jeunes, sommes invités à participer à beaucoup de propositions, mais aussi et surtout à les imaginer et les mettre en oeuvre, accompagnés avec bienveillance et exigence par les jésuites de la Maison.
Adrien – J’ai été touché par le témoignage d’un missionnaire en Amazonie avec qui nous avons pu échanger. Il parlait du rôle des chrétiens dans notre société comme une “qualité de présence” aux autres, surtout auprès des plus fragiles aux périphéries. Ça continue de me travailler.
Sébastien – La découverte du sens théologique du principe de “participation” a été source de joie et d’élan : tous, par notre travail et nos engagements, nous pouvons participer à développer, compléter et achever la création divine, nous pouvons faire acte de “co-création”. Cela rejoint un passage qui m’avait particulièrement touché dans le “Christus Vivit” du pape François : chacun, en tant qu’être unique, avons une contribution propre à apporter au monde. A ce titre, la diversité des engagements de jeunes découverts au cours de ce parcours est une belle source d’inspiration !
Anne – Je me souviens du témoignage d’un jeune pro, Guy, lors de la soirée sur l’option préférentielle pour les pauvres. Guy vit en colocation avec des personnes qui étaient à la rue il y a peu de temps. Il expliquait le lien qu’il faisait entre ce lieu de vie et sa façon d’être au travail. Ce souci de cohérence dans les différents aspects de notre vie est primordial (et je crois que les chrétiens sont beaucoup attendus sur ce point) ! Une expression résonne encore particulièrement dans ma tête, entendue aussi bien chez ATD Quart-Monde qu’à propos de Querida Amazonia et encore dans une conférence sur le Credo : faire à partir des plus petits et non pas pour ni même avec.
Qu’est-ce que la crise du coronavirus et le confinement a changé dans le parcours ?
Anne – La crise a interrompu le cycle de conférences au Centre Sèvres sur le Credo. Mais nous avions à coeur de garder le lien avec les participants et de poursuivre le parcours en faisant preuve d’inventivité. Nous avons donc réfléchi à plusieurs thèmes qui pourraient nous nourrir pendant plusieurs semaines. C’est la lecture de Querida Amazonia qui a remporté notre adhésion unanime et je crois que cette séquence imprévue a été riche. Bien sûr la visioconférence n’offre pas la même convivialité que le mode présentiel (notamment avec le dîner), mais nous étions heureux de poursuivre la route ensemble dans cette période de confinement et de faire la jonction avec le début des EVOs qui constituaient la dernière séquence de l’année.
En une phrase, comment résumer le parcours Être chrétien aujourd’hui 2019-2020 ?
Voici quelques réponses de participants :
Philippe – Un parcours avec des thèmes variés et qui donnent matière à réflexion pour vivre notre foi au quotidien. Les séances sont bien équilibrées, alternant à chaque fois les exposés des intervenants avec un temps d’échange en groupe.
Stéphanie – Un espace d’échanges nourrissant, avec des enseignements de qualité et des partages bienveillants, pour poser les vraies questions chrétiennes qui nous habitent.
Ségolène – Un rencontre hebdomadaire de jeunes chrétiens qui cherchent à nourrir leur foi. Un moyen simple de mieux connaître notre religion via des rendez-vous hebdomadaires afin de pouvoir évangéliser avec justesse.
Camille – Une communauté de jeunes chrétiens désireux de mieux vivre leur foi dans leur quotidien, qui se réunit le temps d’une soirée pour prier, recevoir un enseignement chrétien sur une question très concrète de société et partager un bon plat et de belles réflexions.
Anne – Revisiter le sens de ma foi et ma mission, ce que j’ai à porter aujourd’hui dans la société en tant que chrétienne.
Marielle – Magnifique lieu de partage, d’approfondissement de sa foi et de réflexion sur la manière de la vivre au quotidien.
Quid de l’année prochaine ?
Adrien – Nous étions très heureux tous les quatre d’animer ces soirées par les jeunes pour les jeunes cette année. Notre engagement était d’un an, et nous re-choisirons peut-être en septembre de nous engager à nouveau dans des projets de la Maison Magis pour l’année prochaine.
D’ici là, en juin et pendant l’été, nous allons réfléchir avec tous ceux intéressés à de futures soirées de formation et partage pour les jeunes adultes qui viendront l’année prochaine à la Maison Magis, notamment autour d’une rando le 13 juin et d’une dernière soirée le 24 juin. Si vous êtes intéressée par l’une de ces propositions, vous pouvez envoyé un mail à magis.paris@maisonmagis.org pour avoir plus d’informations
Alors, à bientôt peut-être !
Qui sont les animateurs derrières ce parcours ?
Adrien – Je m’appelle Adrien, j’ai 26 ans et je travaille comme ingénieur logiciel dans le secteur des transports. J’ai découvert la Maison Magis il y a deux ans par des conférences sur le thème “Qui décide de ma vie pour moi ?” et l’année dernière, j’ai participé au parcours écologie. A côté, je pratique le rugby subaquatique, j’aime les langues étrangères et l’écriture.
Anne – Je suis Anne, 25 ans, ingénieur d’études dans le secteur de la défense. J’aime jouer de la clarinette, lire, cuisiner et en partager le résultat avec des amis. Je prends beaucoup de plaisir à passer du temps à la Maison Magis, qui a ouvert en même temps que je m’installais à Paris après mes études (où j’ai découvert les jésuites).
Valentine – Je suis Valentine, j’ai 27 ans, et je travaille dans une association qui développe des solutions numériques dans l’action sociale. A côté, je joue au foot, et j’aime randonner en montagne, à pied l’été, ou à ski l’hiver ! J’ai découvert la spiritualité ignatienne en volontariat avec les jésuites aux Philippines, et à mon retour à Paris, j’ai pu participer à différentes propositions du réseau Magis.
Sébastien – Je m’appelle Sébastien, j’ai 27 ans et je travaille dans le secteur de l’énergie. J’ai été initié à la spiritualité ignatienne il y a 15 ans au MEJ, un mouvement qui m’a beaucoup apporté. Professeur de français à JRS, le service jésuite pour les réfugiés, j’ai découvert la maison Magis l’année dernière en participant à un parcours consacré à l’écologie. A côté, j’aime la lecture, la visite d’expos de peinture et je suis un passionné de sport, particulièrement de rugby, d’athlé et de randos en montagne.